La reine au chiffon d'or

La reine au chiffon d’or

Les réverbères victimes de vandales
Hélas ne t’escortent plus depuis trop longtemps
Les rues s’habituent au bruit de tes sandales
Qui ne camoufle pas ton souffle haletant

A l’heure où la plupart sont au cœur du sommeil
Tu pars te fondre dans ta journée de labeur,
Les cols blancs ne remarquent pas tes merveilles
Mais tu restes l’inéluctable reine au chiffon d’or

On entend cette larme glisser sur ta fossette
Une fatigue qui s’échappe d’un corps meurtri
Tu ne t’effondres pas, tu préfères lever la tête
Voir dans les étoiles le sourire de tes petits

Tes enfants, tout sacrifier pour leur bonheur
Celui que tu n’as pas touché dans ta jeunesse
Refusant de te lamenter sur tes erreurs
Et accorder sans compter ta délicatesse

Fleur au sommet d’une colline,  une béatitude
Ils t’admirent avec leurs petits yeux malicieux
Quand d’autres te voient comme une simple habitude
Trainant chariots, balaies et chiffons poussiéreux

Oh ! Quelle grâce pour illuminer ce long couloir
Que dire ? Lorsque tu tourbillonnes comme une fée
 Dans l’escalier en colimaçon du grand manoir,
 Un récital ressenti dans les cœurs enchantés

Les femmes ordinaires sont notre clair de lune
La lueur qui émerge dans l’ombre de nos journées
Vaincre ces farouches taches brunes
 Sur ces miroirs reflétant un monde déséquilibré

S’ils pouvaient t’accorder juste un regard
Percevoir dans tes yeux cet infini chemin
Mais c’est dans l’ignorance qu’ils s’égarent
Sans voir l’admirable courage dans tes mains
                              
                                      
                                    Laurent Mendy

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